Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Le terme d’état d’urgence climatique résonne un peu partout dans notre pays, à travers la planète. La société civile, conduite par les jeunes, s’organise, fait du bruit, propose afin que les politiques, à tout niveau institutionnel, prennent des décisions, des décisions claires, pour réduire et même abolir les émissions de CO2.
Plus de 20'000 jeunes ont fait la grève au mois de janvier dans tout le pays. Des jeunes qui ont mobilisé le samedi 2 février plus de 50'000 personnes et le 15 mars plus de 60’000 à manifester dans les rues de notre pays.
Des jeunes qui ont envie de croire qu’il y a un bel et bien un avenir pour eux sur notre planète.
L’urgence climatique a également été décrétée par les scientifiques de notre planète depuis de nombreuses années. Mais alors que les uns rappellent l’urgence d’agir, les autres font mine d’entendre ou rejettent encore les faits.
A chaque niveau, ses responsabilités. À chaque niveau, des efforts doivent être visibles. À chaque niveau, les politiques doivent prendre des décisions claires et efficaces. Un changement, des changements, qui nous impactent et vont encore davantage nous impacter toutes et tous à l’avenir.
Que celles et ceux qui pensent que le changement climatique ne changera rien à leurs habitudes, à leur santé, à celle de leur enfant, à leur emploi, à leur manière de travailler, à notre société se réveillent, nous allons toutes et tous subir les effets de ce changement.
Même si parfois, on pourrait avoir envie de se réjouir des étés longs, chauds et ensoleillés, ces étés tels que nous avons connus en 2018, 2015 ou encore 2003, ont une influence sur notre environnement, une influence qui deviendra de plus en plus visible, de plus en plus pesante.
Les changements climatiques ne se limitent toutefois pas aux étés caniculaires ou aux sécheresses. Ils peuvent s’observer plus généralement par l’augmentation des évènements météorologiques extrêmes, à l’instar des fortes précipitations qui engendrent des inondations en milieu urbain ou un ruissellement des sols cultivables.
Dégradation ou pénurie d’eau, propagation de maladie, incendies de forêts ou encore dégradation des écosystèmes par exemple : la liste est malheureusement longue.
Des impacts qui seront aussi visibles sur la population. Femmes enceintes, nourrissons ou personnes âgées, pour ne citer qu’eux, seront particulièrement sensibles à l’évolution de notre climat.
Le constat d’échec que nous devons assumer aujourd’hui est rageant tant nous avons été prévenus, tant nous avons essayé d’alerter, mais cet échec doit désormais être le signal pour notre société de se réorganiser et pour chacune et chacun de vivre tout simplement autrement.
Vivre autrement les jeunes de la grève du climat l’ont bien compris. Vivre autrement, se déplacer autrement, consommer autrement sont les clés de la transition nécessaire et voulue par les jeunes de la grève du climat.
Mais comment réussir un tel changement ? La motion populaire est l’une des étapes de cette transition.
Le groupe socialiste ne peut qu’être surpris et déçu, pour ne pas dire plus, de la position du Conseil d’État.
Manque d’ambition, manque de réalisme ou simplement manque de courage ?
Une chose est sûre, c’est que si nous acceptons cette motion aujourd’hui, ce que va faire le groupe socialiste, le Conseil d’État devra revoir son approche quant à cette problématique.
Loin les discours paternalistes et de ceux de grand-papa, il faudra retrousser ses manches et faire des propositions en réponses à cette motion, à ce mouvement de mobilisation !
L’urgence n’attend plus.
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