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Mobilisons-nous toutes et tous pour le 14 juin !

Monsieur le Président,

Mesdames, Messieurs,


Après un échec en 1917, il faudra attendre 1959 pour que les femmes neuchâteloises puissent voter et être éligibles. Neuchâtel, un canton pionnier en la matière.


Hélène Dubied-Chollet, première femme à siéger dans un législatif communal en Suisse et Raymonde Schweizer, première femme à siéger dans un Parlement cantonal. Cela se passait dans le canton de Neuchâtel en 1960.


En 1977, une enseignante neuchâteloise recourt jusqu’au tribunal fédéral en raison d’une inégalité salariale. Elle est ainsi la première à faire juger une telle plainte par la haute instance. Tribunal qui lui donne raison.


En 1980, le Conseil national accepte un postulat de la neuchâteloise Heidi Deney. Postulat qui demande au Conseil fédéral un rapport dans le domaine des violences faites aux femmes. Deux ans plus tard, en réponse, le Conseil fédéral publie son 1er rapport sur la violence contre les femmes avec la conclusion que pour remédier au problème il faut agir dans tous les domaines de l’égalité.


Plus récemment, en 2008, l’Université de Neuchâtel est la première université suisse avec une majorité de femmes dans son rectorat.


Une histoire, non exhaustive, dont les Neuchâteloises et les Neuchâtelois peuvent être fiers, mais surtout pour laquelle nous ne pouvons qu’être reconnaissants des efforts qui ont été déployés par les militantes et militants de l’époque pour faire évoluer notre société dans le domaine de l’égalité.


Toutefois, malgré ces différentes étapes franchies dans le domaine de l’égalité, le constat n’est pas réjouissant.


Oui, Mesdames, Messieurs, les député-e-s, en 2019, nous devons faire le constat que les inégalités perdurent et que l’égalité n’est pas atteinte dans notre pays. Constat confirmé par le ceiling glass index, indice du plafond de verre qui place la Suisse à la 26èmeplace des pays de l’OCDE, juste devant la Turquie, dans le domaine de l’égalité.

Cependant, pas besoin d’un classement international pour se rendre compte de cet état de fait, les chiffres parlent d’eux-mêmes.


20% d’inégalité salariale, dont 40% d’entre-elles ne s’expliquent qu’en raison du genre, ceci alors que les femmes travaillent plus si l’on fait l’addition du travail rémunéré et non rémunéré. Une situation qui est due au simple fait que le travail non rémunéré est toujours et encore réalisée majoritairement par des femmes.


Une situation dont les conséquences en cascade font qu’aujourd’hui les femmes touchent au minimum 40% de moins que les hommes à la retraite.


Une situation qui précarise un grand nombre de femmes.


Ces statistiques bien que nationales, ne doivent pas être si éloignées des statistiques cantonales.


Dans le domaine des violences faites aux femmes, les chiffres n’ont rien de plus réjouissants. En 2016, 19 personnes, dont 18 femmes, sont mortes en Suisse des suites de violences domestiques. Et rappelons que la Cheffe du Département de la Famille et de l’Éducation, nous informait récemment que la violence conjugale est l’une des causes les plus fréquentes des appels au 117.


Au niveau de l’Université, la nostalgie de 2008 se fait sentir. Actuellement, un recteur, quatre vice-recteurs, quatre doyens, un président de son conseil, un secrétaire général – soit les onze plus hauts postes décisionnels sont tous occupés par des hommes.

Et pas besoin de vous faire compter le nombre de femmes au Conseil d’État ! Et ce ne sont pas les femmes de cet hémicycle qui me contrediront si je dis que certains hommes de notre parlement ont aussi à évoluer dans leurs attitudes.


Ces constats sont peu réjouissants, ces constats sont consternants, ces constats sont révoltants !


Notre société doit changer, des mesures, des moyens, des décisions politiques doivent être prises pour plus d’égalité.


Un grand nombre de femmes du pays ont continué et continuent à s’organiser pour dénoncer cet état de fait. Ainsi, elles étaient, accompagnées d’hommes solidaires, plus de 20'000 à manifester dans les rues de Berne en septembre dernier. Une première étape en vue de la journée du 14 juin. Une journée appelée communément grève féministe, grève des femmes. Une journée qui se veut revendicatrice mais également solidaire. Solidaire avec les femmes du monde entier. Une date qui évoque la grève des femmes du 14 juin de 1991 qui avait été organisée 10 ans après l’acceptation de l’article constitutionnel sur l’égalité.


Depuis l’année passée, ces femmes, sous forme de collectifs, s’organisent à travers la Suisse. Elles organisent des évènements, des discussions, elles débattent, échangent, elles sont créatives, elles font des propositions, elles prennent surtout sur leur temps déjà fortement occupé. Encore un travail non rémunéré qui s’inscrira dans la statistique. Elle viennent des milieux associatifs, des milieux politiques, des syndicats, ou à titre personnel, elles sont jeunes ou moins jeunes, elles sont nées ici ou issues de la migration.


Elle participent avec une envie commune de faire de la grève du 14 juin un moment historique, mais surtout avec cette forte détermination d’obtenir enfin l’égalité.


Une fois pour toute !


Le 14 juin, certaines femmes seront présentes toute la journée, certaines feront du bruit à 11h, certaines quitteront leur travail plus tôt à 15h24, certaines feront la grève de la consommation, certaines porteront un badge alors que d’autre feront un poste sur les réseaux sociaux en solidarité. Les actions seront aussi diverses que les revendications.


C’est dans ce sens, pour plus d’égalité, que le groupe socialiste soutiendra cet appel à la mobilisation pour le 14 juin et vous invite à en faire de même !


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