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Je me présente, je présente mon action politique: l'égalité

Née à Delémont, dans le Canton du Jura, je me suis toujours sentie libre dans mes actions et dans mes choix de petite fille puis d’adolescente. Pour autant que je me souvienne, je pouvais aussi bien jouer à la poupée qu’escalader les tas de terre des chantiers de mon quartier. Et quand j’allais m’amuser chez mes grands-parents, j’aimais y retrouver mon cousin, de 6 ans mon aîné, avec qui je faisais en cachette des tours à vélomoteur.


À 13 ans, avec mes copines de l’école secondaire, nous lancions une pétition afin que le tournoi scolaire de football soit ouvert aux filles. Ma première victoire « féministe » : c’est ainsi que dès l’année suivante, le tournoi devint mixte. Parmi mes souvenirs de cette époque, je me souviens particulièrement des activités organisées par le bureau de l’égalité cantonal. Et oui, le canton du Jura est le premier canton à se doter d’un tel bureau, et ceci l’année de ma naissance ! Une spécificité parmi d’autres, tout aussi progressistes, du dernier né des cantons suisses. C’est peut-être, d’ailleurs, grâce à cette approche progressiste, mais aussi au solide caractère jurassien pour le moins allergique à l’injustice que j’ai développé un esprit critique et revendicateur en lien avec l’égalité. Un esprit critique qui me valait déjà d’être surnommée « la féministe » à la fin de ma scolarité obligatoire. Un « stigmate » dont j’ai très vite été plutôt fière...


J’ai grandi dans une famille au modèle « traditionnel ». Mon père travaillait beaucoup dans sa menuiserie et ma mère s’occupait de ses filles : ma sœur, de deux ans mon aînée, et de moi. Pourtant, ce modèle n’a en rien freiné mes ambitions : mes parents ont toujours soutenus mes choix. Ainsi, après avoir obtenu mon baccalauréat en langues modernes, j’ai opté pour des études en géologie à l’Université de Neuchâtel. Je venais d’entrer dans un milieu très, pour ne pas dire quasi exclusivement masculin. Un milieu qui heureusement, année après année, voit augmenter le nombre de jeunes femmes voulant se former à cette profession passionnante.


Après un passage à l’EPFL, j’ai fait ma réelle entrée dans le milieu professionnel. C’est alors en accumulant les expériences que j’ai senti la difficulté à laquelle je faisais face pour progresser dans un milieu majoritairement masculin. S’il était très fréquent que je sois la seule femme active sur les chantiers que je visitais, c’est bien la difficulté à progresser qui m’a marqué. Une difficulté liée notamment à la sous-représentation des femmes aux postes à responsabilité dans ma branche. Difficile en effet d’évoluer dans une profession peu encline à s’adapter à la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. Et plus difficile encore d’essayer de changer les choses quand vous y êtes seulement quelques-unes à connaître ce genre de besoins. Et je ne vous parle même pas des problèmes d’égalité salariale.


À mes débuts en politique, et plus précisément au Grand Conseil, le constat n’était pas vraiment plus réjouissant. Certains politiciens pensent encore aujourd’hui, même s’ils hésitent de plus en plus à en faire des arguments électoraux, que la place de la femme est à la maison.


C’est avec la ferme volonté de faire évoluer la société, l’économie et la politique pour plus d’égalité que je m’engage depuis plusieurs années, en tant que députée, coprésidente des Femmes* socialistes suisses et demain, je l’espère, en tant que représentante du canton de Neuchâtel au Conseil des États.


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