top of page

Il faut revoir la notion de travail

Il y a un an, nous nous retrouvions à Olten pour commémorer la grève générale de 1918. Une grève dont l’une des revendications principales étaient déjà la diminution du temps de travail. Un siècle s’est écoulé. Le monde du travail a certes évolué, mais nos façons de vivre et de nous organiser également.


Entre numérisation et digitalisation, le monde du travail en particulier, se trouve aujourd’hui à l’un de ces croisements qui font l’histoire. Les changements suscitent autant la crainte qu’ils augurent de nouvelles opportunités. Mais les réelles conséquences de cette évolution extrêmement rapide et peu contrôlée ne sont que partiellement anticipées.


Au centre de cette révolution qui est déjà bien engagée, la réduction du temps de travail à rémunération équivalente est à considérer comme une opportunité. Cette réduction s’inscrit dans une volonté de répondre à l’évolution de la société. Une telle mesure contribuera à une meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. Elle facilitera aussi un partage des tâches plus équilibré au sein du couple en libérant davantage de temps pour la garde des enfants mais également pour prendre soins de ses proches, notamment pour toutes celles et tous ceux qui sont actifs en tant que proches aidants.


Mais la réduction du temps de travail n’a pas seulement de sens dans l’optique de valorisation du travail de care, elle est aussi un outil en faveur d’une plus grande implication de l’individu dans la société : libérer du temps pour des activités associatives, de bénévolats ou politiques, c’est permettre à la société de bénéficier de compétences nouvelles. Mais c’est aussi permettre aux personnes impliquées de s’engager et donc de renforcer et valoriser les liens sociaux et pourquoi pas offrir, par exemple, de nouvelles perspectives en termes d’entraide locale.


A contrario, ne pas agir sur le temps de travail, s’opposer frontalement à l’évolution de la société, accentuerait les problèmes de santé au travail et accentuerait les inégalités au profit des plus riches. La diminution du temps de travail s’inscrit clairement dans l’optique d’une meilleure redistribution des richesses pour davantage de justice sociale.

Sans parler de la justice climatique intimement liée la justice sociale : plus de temps pour vivre autrement, c’est aussi plus de temps pour apprendre à vivre autrement et ne plus gaspiller les ressources naturelles.


Pour une valorisation du travail de care, pour une meilleure conciliation entre vies familiale, professionnelle, politique et associative, pour une société où chacune et chacun trouvent sa place, pour une meilleure répartition des richesses, pour une société qui préserve l’environnement et le climat… autant de raisons qui plaident pour une solution adaptée à notre époque.


Adaptons le travail à nos besoins, agissons sur le temps de travail.


bottom of page