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Égalité salariale : Neuchâtel fera mieux que le parlement fédéral ! - Intervention GC

Monsieur le président,

Mesdames, Messieurs,


Inégalité salariale, représentation féminine au sein des conseils d’administration ou des parlements inférieurs à 50%, absence de congé paternité payé, voilà des domaines dans lesquels la Suisse peine pour ne pas dire qu’elle est totalement à la traine.


S’appuyant sur ces statistiques ainsi que sur d’autres tout aussi peu flatteuses, une étude intitulée The glass-ceiling index (l’index du plafond de verre), publiée par The Economist, place la Suisse au 26ème rang des pays de l’OCDE, tout juste devant la Turquie.


Ce classement, imputable dans bien des situations à la présence d’un plafond de verre, n’a rien d’anecdotique, il illustre une réalité peu flatteuse pour note pays, plus particulièrement au sein de notre économie où l’absence de femmes aux postes décisionnels reste criarde.


En Suisse, les femmes disposent de moins d’un 10ème de la fortune et perçoivent moins d’un quart du revenu total. Dans les faits, les femmes qui risquent de se retrouver dans une situation précaire sont bien plus nombreuses que les hommes.


Parmi les causes explicatives, nous trouvons la surreprésentation des femmes dans les secteurs où les salaires sont toujours au plus bas mais aussi le fait qu’elles aient consenti à réduire leur activité professionnelle à l’arrivée d’un enfant ou encore simplement parce que les inégalités salariales existent encore et toujours dans un pays où l’on nous dit depuis plus de 30 ans que cela ne sert à rien d’imposer, que les choses se régleront d’elles-mêmes.


L‘inégalité salariale a souvent été thématisée ces derniers temps. Alors qu’une partie de cette inégalité salariale peut trouver une part d’explication dans certains comportements sociaux, une autre partie, à hauteur d’environ 7% ne s’explique, elle, pas. Bien que les deux ne soient pas acceptables dans une société se voulant égalitaire, la différence qualifiée d’inexplicable par certains est intolérable.


Cette différence est seulement due au sexe !


En effet, une disposition sur l’égalité salariale pour pallier une discrimination entre hommes et femmes figure dans la constitution depuis 1981, mais à chaque fois qu’il s’agit d’avancer sur ce terrain, les excuses les plus farfelues fleurissent pour ne pas mettre en œuvre cette disposition : trop compliqué, trop administratif, ça ne sert à rien, d’abord le public ensuite le privé… etc., etc.


Cette panoplie d’excuses, ou plutôt de jérémiades, a encore récemment été déployée par le Conseil des États lors de sa dernière session. Le projet du Conseil d’État ne voulait pourtant instaurer qu’un simple système de contrôle non contraignant.


Toutefois, malgré l’ambiance peu encline à tendre enfin vers une société égalitaire, plusieurs cantons ont signé la charte du Conseil fédéral pour l’égalité salariale. Nous profitons de l’occasion pour féliciter le Conseil d’État pour cet acte hautement symbolique, mais pour lequel nous attendons une mise en œuvre active et efficace. Nous sommes d’avis que le secteur public doit être exemplaire dans ce domaine. Cette exemplarité permettra de diminuer d’une, les excuses des opposants à la lutte de cette discrimination.


Dans ce sens, nous nous interrogeons sur la manière par laquelle le Conseil d’Etat va mettre en œuvre cette charte pour les questions décrites dans l’interpellation.


S’il est évident qu’une attention particulière doit être accordée à la mise en œuvre au sein de l’administration cantonale, la signature de la charte engage les cantons à être attentifs également à ce qu’il se passe dans le parapublic.


Nous nous réjouissons ainsi des réponses qui seront apportées sur ce volet. Tout comme nous nous réjouissons des réponses quant aux procédures de marchés publics. Cet élément figure déjà dans la législation cantonale, mais en réduisant l’office de la politique familiale et de l'égalité à 1,9 EPT, office compétent pour cette disposition, nous ne pouvons que douter que cela soit réellement appliqué.


Nous remercions d’ores et déjà le Conseil d’État pour les efforts déployés pour la mise en œuvre de cette charte et nous nous réjouissons des réponses apportées à nos questions.



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