Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Le débat que nous avons eu lors de la session précédente sur la motion populaire a donné le ton dans le domaine de la politique climatique de notre canton. En l’acceptant, le Grand Conseil a ainsi fixé un objectif en fonction des connaissances actuelles et des volontés exprimées par les signataires de la motion populaire.
Un volet important, pour ne pas dire le volet principal, de la motion qui vous est soumise aujourd’hui est le volet adaptation. En parallèle aux mesures prises pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, il est primordial de prendre des mesures pour faire face aux effets du réchauffement climatique.
Le Conseil d’État a certes déjà annoncé un plan, mais par cette motion, nous voulons que le Grand Conseil soit associé à un tel projet. Une réelle voix au chapitre.
Pour le groupe socialiste, la réflexion doit être la plus large possible et ouvrir un réel débat, un réel de débat de société. Un débat, duquel découleront des réelles mesures.
Une des mesures, que le canton a déjà prise, est la mise en place du plan canicule qui permet de protéger des groupes de personnes à risque durant les périodes de fortes chaleurs estivales. Mais celui-ci, est encore à améliorer. A organiser. Un réel plan canicule comme la ville de Neuchâtel a été lancé et va dans le sens d’un meilleur soutien des personnes appartenant aux groupes à risque. Un plan qui lie mesures sanitaires et solidarité.
Toutefois d’autres mesures qui touchent à d’autres domaines doivent être réfléchies.
- L’approvisionnement en eau- cette ressource naturelle deviendra de plus en plus précieuse et son accès doit être garanti à tout le monde, la gestion intégrée des eaux voulue par le canton doit évoluer et ainsi s’adapter aux changements ;
- La gestion des forêts, forêts qui devront faire face aux épisodes de sécheresse. La forêt neuchâteloise ne semble pas épargnée comme celle du Jura ;
- L’agriculture devra se réinventer pour pouvoir être adéquation avec une gestion durable des ressources naturelles, mais notre rapport à l’agriculture doit également changer. Une agriculture durable de proximité doit ainsi être soutenue, favorisant ainsi des circuits courts ;
- Dans le domaine de la santé, il faudra également faire à l’augmentation de la propagation de maladies ;
- Ou encore dans le domaine de l’aménagement urbain, qui doit tenir compte de la nécessité d’augmenter les zones d’abri du soleil tout comme contre les intempéries. Des zones d’ombre se faisant par un retour dans certaines communes des végétaux.
De nombreux domaines, sans toutefois, être exhaustifs.
Les conséquences des changements climatiques n’ont rien de réjouissantes. L’augmentation des températures moyennes prévue ne pourra vraisemblablement plus être stoppée, même avec des mesures radicales.
Dans ces conditions, il apparait pertinent que le canton anticipe au mieux pour s’adapter aux risques encourus mais aussi pour envisager suffisamment les choix stratégiques qui pourraient s’imposer à lui.
Avec l’évolution du climat c’est tout un pan de l’économie, touristique notamment, qui pourrait être impacté comme ce sera le cas dans les Alpes avec la disparition annoncée des glaciers et la disparition à moyen terme de l’enneigement des stations à basse et moyenne altitude.
Dans ce sens, notre canton ne sera également pas épargné, une analyse devrait être engagée afin d’identifier les risques et anticiper les impacts climatiques sur l’environnement, la société et sur l’économie. Sur cette base, une priorisation des actions pourra être envisagée.
Dans son programme de législature le Conseil d’État rappelait sa volonté de mettre en place une politique en lien avec le développement durable. L’étude sollicitée ici s’inscrit totalement dans une telle démarche et permettra à notre canton pourra de se doter d’un plan d’action afin d’agir de manière proactive pour faire face aux conséquences des changements climatiques.
Tout comme dans le domaine de réduction des émissions de gaz à effet de serre, il faudra être attentifs à ce que les solutions apportées ne soient pas synonymes de mesures individuelles, mais qu’elles soient bel et bien collectives et solidaires, ceci pour le bien commun et la cohésion sociale !
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