Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Les annonces récentes du Conseil d’État et les décisions prises au niveau de la Confédération, font retomber la société, l’économie dans une grande incertitude.
Alors que certains secteurs se relevaient à peine de la première vague, voilà que la deuxième vague, ressemble plutôt à un tsunami.
Les conséquences seront importantes, nous le savons, mais un secteur où les conséquences montrent des signes inquiétants – sans vouloir toutefois entrer des comparaisons - est le secteur de la culture.
En effet, un secteur qui a subi un arrêt brutal en mars dernier, qui n’a pu reprendre que de manière partielle, durant cet été, mais qui une fois de plus est arrêté brutalement.
Ceci alors qu’ils n’avaient pas pu absorber le choc du premier arrêt. Un secteur dont les actrices et acteurs sont souvent proches de la précarité.
A plusieurs reprises le groupe socialiste a démontré son soutien à la culture en incitant le Conseil d’État à agir dans ce domaine.
Mais aujourd’hui, il ne s’agit plus de la soutenir, il s’agit tout simplement de la sauver, de lui tendre un dernier filet avant qu’elle ne s’éteigne.
De manière générale, des aides ont été déployées dans le domaine de l’économie. RHT, APG, prêt, octroi de subvention ou autres arrangements ont permis, permettent et permettront à divers secteurs économiques de tenter de tenir la tête hors de l’eau.
Mais une alerte claire est relayée par toutes les actrices et acteurs culturels : ces aides sont largement insuffisantes car inadaptées aux spécificités du domaine de la culture.
Mais qu’en est-il des plus de 9 millions de soutien à la culture annoncée par le Conseil d’Etat cet été me direz-vous ? 9 millions étant la somme incluant la participation de la Confédération, de la LoRo, incluant les aides d’urgence sous forme de prêts.
Selon les informations dont nous disposons, seule une petite partie en a été utilisée. En raison de ce faible taux, arrive toute une série de question sur le traitement des demandes, qui figure dans le texte de l’interpellation.
Des réponses doivent aussi être apportées quant à la gestion des demandes RHT. Notamment au regard de l’abandon, fin août dernier, de la possibilité de recourir aux RHT pour des contrats à durée déterminée, qui sont la majorité des contrats ayant cours dans la culture.
Sur la base du constat de l’inefficacité des mesures évoquées précédemment dans le secteur de la culture, est-il envisagé d’allouer les montants de compétence cantonale non redistribués à un fonds, par exemple, comme l’a fait récemment le canton du Valais ?
Étant donné que la culture sera touchée de manière durable par la pandémie, nous aimerions savoir si le Conseil d’État a réfléchi à adapter le cadre légal actuel à la situation particulière que nous traversons, afin de pouvoir soutenir les actrices et acteurs culturels également sur la base du budget ordinaire attribué à la culture.
Il est évident que pour ce faire, il faudrait une adaptation de plusieurs critères tel que celui de la diffusion notamment, qui ne peut plus être déterminant.
Avec cette interpellation le groupe socialiste attend des réponses claires à ce sujet et espère que le Conseil d’État mette tout en place pour maintenir le terreau culturel de notre canton en vie.
Le groupe socialiste attend des réponses claires, mais je dirais que les actrices et acteurs culturel de notre canton attendent avec impatience les réponses du Conseil d’État.
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Demande d'ouverture de la discussion
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Je remercie le Conseil d’État pour les réponses apportées. Un grand nombre de questions ont trouvé réponse.
Mais malgré la situation, les délais de réponses rapides, nous ne pouvons nous satisfaire de la teneur des réponses apportées.
Au vu de l’urgence de la situation décrite, nous aimerions pouvoir ouvrir la discussion. Des éclaircissements sont nécessaires.
Avec les réponses apportées, nous faisons le constat que le processus mis en place par la Confédération ne permet pas l’utilisation de l’ensemble des montants à disposition.
De plus, les délais selon nos informations ne sont pas satisfaisants et ne permettent pas de rassurer les différents demandeurs.
En effet, il est prévu un deuxième dispositif de la part de la Confédération.
Élément que nous saluons mais actuellement nous ne pouvons que plaider pour un système simplifié par rapport au premier pour qu’il puisse atteindre les objectifs voulus.
Toutefois, il est selon notre groupe primordial que l’argent débloqué par notre parlement et qui restera à disposition suite aux processus des demandes puisse intégralement être réutilisé en soutien à la culture.
J’ai évoqué le modèle valaisan, je me réjouis d'entendre qu’une réflexion ait lieu dans ce sens. Nous suivrons avec attention.
Concernant les RHT, là aussi on remarque que cette mesure n’est pas adaptée à la situation des actrices et acteurs culturels. J’aimerais toutefois revenir sur le fait que les RHT n’est plus possible pour les contrats à durée déterminée tout comme pour les entités subventionnées, ceci est inadmissible. Et c’est pourquoi je reviens avec la question :
Qu'en est-il de l’accès aux RHT pour les contrats à durée déterminée ? Le Canton a-t-il mené des démarches auprès de la Confédération pour leur intégration ?
Concernant l’adaptation de loi actuelle pour faire face à cette situation qui s’avèrera durable dans le secteur, nous sommes d’avis qu’une réflexion doit être menée et ceci rapidement.
Il est selon notre groupe primordial que le Conseil d’État se concerte avec les autres collectivités publiques et les soutiens parapublics du canton (Loterie romande (LoRo), Fondation Casino, Fondation BCN) pour mettre en place un plan de sauvetage du secteur culturel comme cela se fait dans les autres secteurs de l’économie. C'est l'intention du Conseil d'Etat.
Nous aimerions que le Conseil d’État prenne ses responsabilités quant à la situation décrite dans le secteur de la culture. Nous attendons avec impatience les communications.
Le canton affiche des ambitions dans ce domaine en soutenant dans son programme d’impulsion la création d’un centre helvétique des arts de rue ou encore en s’affichant comme l’initiateur du projet de capitale culture à la Chaux-de-Fonds.
Mais comment voulez-vous que ces projets avancent et surtout se concrétisent si le terreau culturel neuchâtelois est totalement asséché faute d’un soutien adéquat durant cette crise ?
Au vu d’une certaine passivité et d’un manque de créativité de la part du Conseil d’État, nous reviendrons avec des propositions prochainement afin de non pas juste soutenir la culture mais bien de tenter de la sauver dans notre canton si les mesures proposées ne s'avèreront pas suffisantes.
Et je terminerais avec la citation suivante d’Albert Camus :
« Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude »
Je vous remercie
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