L’activation et la simplification des indemnités RHT, la possibilité de solliciter des cautionnements ou des aides financières ciblées sont autant d’exemples de mesures dont les entreprises de notre pays ont pu bénéficier pour faire face à la situation plus que particulière qui a suivi l’arrivée dans notre société et dans nos vies du virus COVID-19. Ces mesures ont démontré l’importance de l’État en de telles circonstances, au point qu’il serait de mauvaise foi de nier le rôle essentiel que l’État et les services publiques ont joué pour nous permettre de traverser cette crise.
Pour pouvoir jouer ce rôle, l’État a besoin de ressources, qui proviennent forcément de la fiscalité ou de la parafiscalité. Mais malgré cette évidence, la droite bourgeoise de notre pays ne cesse de diminuer les revenus de l’État et ceci depuis les années 1990 : abolition de l’impôt fédéral sur le capital, la RIE 2 qui fit baisser l’imposition des capitaux et RFFA qui a diminué les impôts pour les banques et les assurances par exemple.
Malgré ces baisses répétées, pudiquement appelées « réformes », la droite n’en reste pas là. Elle a le cynisme d’aller encore plus loin, alors même que les effets économiques de la pandémies se font toujours ressentir, en proposant la suppression du droit de timbre (droit d’émission). Cette suppression priverait ainsi l’État de 250 millions de francs chaque année.
Une fois de plus les partis bourgeois essaient de nous faire croire qu’ils se la jouent bon prince envers les PME de notre pays, alors que cette hypocrisie cache la volonté d’avantager une toute petite minorité d’entreprises, les plus grosses. En effet, 99,7% des entreprises ne sont pas concernées par cette suppression. Elle ne fera que permettre à des multinationales de ne rien payer quand elles émettront de nouvelles actions, alors que la finance n’est même pas soumise à la TVA. De plus, c’est faire le jeu de grandes entreprises qui, malgré la crise et en dépit d’avoir touché des aides étatiques, n’ont eu aucun scrupule à reverser des dividendes et de maintenir des écarts salariaux moyen allant jusqu’à 1 :137.
Et pendant que la droite accorde de nouveaux privilèges aux entreprises les plus puissantes de notre pays, qui affichent des bénéfices mirobolants, pour la population ce sont les loyers et les primes maladies qui augmentent et les salaires qui stagnent. Le pouvoir d’achat n’augmentant pas, la précarité continue à progresser dans notre pays.
En 2019, 735’000 personnes étaient touchées par la pauvreté dont 155’000 d’entre elles occupaient un emploi. Des inégalités sociales qui ne devraient pas exister dans un pays riche comme le nôtre.
Qui plus est, réduire davantage les impôts des personnes morales, c’est faire peser de plus en plus fortement le poids de la fiscalité sur les personnes physiques. La taxation des salaires, des rentes et de la consommation deviendront les seuls sources de revenu substantielles pour l’État. Et ne nous leurrons pas: même si la crise COVID-19 semble arriver à son terme, ce dont tout le monde se réjouira, une autre crise attend: le dérèglement climatique. Et pour y faire face, là aussi, des moyens seront nécessaires et c’est vers l’Etat qu’il faudra se tourner pour les engager.
Alors si nous voulons pouvoir investir pour les enjeux de demain, commençons par nous en garder les moyens en disant NON à cette inacceptable suppression.
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