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Motion 14.113 - Intervention GC

De par les caractéristiques du tissu économique neuchâtelois, le résultat du vote sur l’immigration de masse du 9 février 2014, avait retenti comme un coup de tonnerre dans notre canton. En effet, un grand nombre d’entreprises neuchâteloises ayant recours à l’engagement de main-d’œuvre étrangère, l’application de cette initiative s’annonçait pour le moins problématique pour l’économie de notre canton.

Les réponses apportées par le Conseil d’Etat confirment cet état de fait. Le groupe socialiste est satisfait de lire que le Conseil d’Etat met tout en œuvre pour influencer les choix du Conseil fédéral en la matière mais aussi qu’il s’engage au niveau inter-cantonal afin de faire valoir la voix du canton.

Nous profitons de l’occasion pour rappeler que notre groupe soutient la sauvegarde des accords bilatéraux ave l’Union européenne, mais qu’en parallèle, nous estimons primordial de tout mettre en œuvre pour réduire le taux de chômage dans notre canton et surtout pour lutter contre le dumping salarial et les abus au niveau professionnel. Des éléments que notre parti martèle depuis plusieurs années, mais qui peinent à être entendus à l’échelle nationale par les partis de droite.

Tout comme le Conseil d’Etat, nous ne sommes pas convaincus de l’introduction de la clause de sauvegarde unilatérale qui mettrait en danger les accords bilatéraux.

Si le maintien des accords bilatéraux devait être soumis à un vote, nous sommes persuadés qu’en parallèle l’accent devra être mis sur l’incitation des employeurs de notre canton à l’engagement de main d’œuvre indigène au niveau cantonal. Une telle incitation pourra notamment se faire par le « new deal » réfléchi par le Conseil d’Etat. La réussite d’un tel contrat a pour corollaire de mettre un accent particulier dans le domaine de la formation et la formation continue comme le rappelle le Conseil d’Etat dans son rapport. Un autre point à souligner réside dans la nécessité de modifier la répartition des moyens fédéraux entre les cantons. En effet, est-il normal que plus le nombre de demandeurs d’emplois augmente plus les moyens pour la mise en place de mesures en lien avec le marché du travail diminue ? A cette question, le groupe socialiste répond par la négative et soutien le fait que des outils supplémentaires doivent être mis en place dans les régions dont le chômage est élevé.

Un autre élément qui tient à cœur du groupe socialiste et qui ne doit pas être négligé est l’impact de la votation du 9 février sur le milieu de la recherche. En effet, plusieurs entités de recherche ont été écartées de programmes internationaux. Cette situation aura des impacts négatifs sur notre canton si aucune solution n’est trouvée pour rétablir les liens dans ce domaine. Notre canton ne pourra maintenir sa place privilégiée dans le domaine de l’innovation qu’en maintenant des relations avec les instituts de recherche européens. De plus, l’initiative a des effets sur la mobilité des étudiants inscrits dans les universités suisses, ce que nous regrettons également.

Bien que le groupe socialiste ait combattu et combatte encore les principes mêmes portées par cette initiative, il est toutefois sensible aux craintes exprimées de la population par l’acceptation de cette initiative. Des réponses doivent être apportées pour faire face à ce malaise. Nous ne pouvons nous satisfaire de celles apportées par le Conseil fédéral. Si des réponses partielles ont été apportées dans des domaines primordiaux comme le travail et la formation, il est aussi essentiel d'intégrer dans les réflexions des thématiques telles que l’accès à des logements décents par exemple.

La tâche du Conseil d’Etat n’est pas évidente vu le peu de marge de manœuvre dû au contexte national, mais nous saluons ses efforts, c’est pourquoi nous acceptons le classement de la motion.

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