Intenses feux de forêts en Grèce, chaleurs extrêmes au Canada, et, plus près de chez nous, inondations dans la région des trois lacs sont des exemples de ce que nous avons pu observer ce seul été. Pas besoin d’être scientifique pour faire le lien avec le réchauffement climatique global, qui engendre toujours plus d’évènements météorologiques exceptionnels. Les conclusions du rapport du GIEC confirment cet état de fait. Une planète en surchauffe. Une société en mal de solutions.
En Suisse, 24% des émissions de gaz à effet de serre proviennent de l’industrie et 19% de l’agriculture et du traitement des déchets. Il n’y a pas de chiffre disponible pour le transport international de marchandises, mais sachant que près de la moitié de nos exportations vont en Asie et en Amérique, on peut imaginer que la facture est salée en termes de rejets carbone. Pareil pour les importations, dont 44% sont extra-européennes. D’où le constat qu’au-delà des gestes quotidiens de chacune et chacun, c’est bien le système économique qui est central. D’où l’impérieuse question : comment sortir de la logique néolibérale mondialiste, qui pousse à la surconsommation et au gaspillage ?
Pour donner réponse, il faut dire le nom du mal: l’idéologie du libre marche, qui nous a conduit à augmenter, en la globalisant, l’exploitation des ressources naturelles, jusqu’à vivre au crédit de notre planète au bout d’un trimestre.
Cette surexploitation existe dans un but et un seul but, qui n’est pas de répondre aux besoins de la population, mais d’assurer des profits toujours plus élevés aux hyper-riches. Selon une étude d’Oxfam en 2018, 42 milliardaires détiennent autant de richesses que 3,7 milliards de personnes. Quand on sait qu’en 2020, la fortune des milliardaires de la planète a progressé de 30% (étude de l’UBS, qu’on ne suspectera pas de gauchisme),que les 1 % les plus riches pourraient émettre 30 fois plus que les 50 % les plus pauvres et 175 fois plus que les 10 % les plus pauvres, on voit la corrélation entre exploitation des ressources naturelles, exploitation des travailleuses et travailleurs et accaparement des richesses.
Pire, ne se contentant pas d’accaparer, le système néolibéral globalisé conduit aussi à un gaspillage éhonté de marchandises, l’offre dépassant très souvent la demande pour entretenir le mythe d’une société d’abondance. Il en va ainsi du gaspillage alimentaire et son faramineux milliard de tonnes de déchets produits chaque année. Rien qu’en Suisse, ce sont 2,8 millions de tonnes de denrées jetées chaque année, soit le quart des gaz à effet de serre engendrés par notre alimentation!
La réponse à la question passe donc indéniablement par un changement de système au profit de la solidarité et d’une véritable redistribution des richesses.
En ce sens, l’initiative 99% est clairement l’occasion d’un vote écologique car elle s’attaque précisément à cet enrichissement d’une infime minorité au détriment de l’ensemble de la planète.
Dire cela ne fera bien sûr pas plaisir aux partisans du libre marché, mais tant pis ! On leur rappellera ici une évidence qui leur échappe grassement: sans planète viable, pas de marché !
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