A la lecture du présent rapport, le groupe socialiste a éprouvé une grande satisfaction. En effet, la proposition du Conseil d'Etat de préaviser négativement la construction de nouvelles centrales nucléaires va dans le sens de la politique menée par le parti socialiste depuis de nombreuses années.
Ce rapport nous a été transmis au mois de février et à cette époque, notre position était déjà
claire. Cette position a pu être démontrée lors des deux séances de la commission ad hoc. Les deux arguments primordiaux à l'opposition de cette énergie sont la sécurité face à la radioactivité et la création de déchets radioactifs dont la sécurité du stockage est difficile à démontrer. Les risques liés à l'énergie nucléaire ont été à plusieurs reprises constatés. L'accident tragique de Tchernobyl apparaît immédiatement dans nos têtes lorsque l'on évoque cette thématique. Des incidents ont néanmoins eu lieu dans notre pays. Ils étaient peut-être de moindre importance, mais ils ont eu lieu et il est pour notre groupe impossible de les négliger. Pour prendre l'exemple de Mühleberg, dix-sept incidents soumis à notification ont été recensés de 2000 à 2009, heureusement, ces incidents ont pu être maîtrisés et n'ont pas engendré de catastrophe nucléaire.
Les événements se produisant actuellement au Japon ne font que confirmer que le risque zéro n'existe pas et n'existera jamais. En effet, les infrastructures sont dimensionnées en tenant compte d'événements exceptionnels, mais comment peut-on définir ce genre d'événements ? Avons-nous tout en mains pour les définir ? De plus, les événements exceptionnels du type de crues ou glissements de terrain sont en constante augmentation, en raison du changement climatique, dans notre pays. Le risque n'existe pas seulement lors d'incidents majeurs, il est présent durant l'ensemble du processus d'extraction d'uranium et de son enrichissement. Ces activités n'ont pas lieu en Suisse, mais nous devons absolument les intégrer dans nos réflexions.
Ce qui est certain, c'est qu'elles mettent en danger des vies humaines.
Les partisans du nucléaire ont souvent argumenté que cette énergie n'était pas néfaste pour
l'environnement. Pour notre groupe, il n'est pas concevable de penser que l'atome puisse être considéré comme une alternative aux énergies fossiles qui participent au réchauffement
climatique. En effet, l'extraction d'uranium, son enrichissement, son transport et son. exploitation dans une centrale émet une quantité de CO2 non négligeable. Pour le groupe socialiste, il est donc primordial de sortir du nucléaire au plus vite, et de se tourner vers les énergies renouvelables. Notre groupe ne veut néanmoins pas faire le débat aujourd'hui sur la construction ou non de centrales à gaz pour pallier à la pénurie d'énergie en 2030, décrite dans les différents scénarii réalisés par l'Office fédéral de l'énergie. C'est pourquoi notre groupe votera l'amendement de la commission ad hoc à l'article 3 du projet de décret. En effet, notre groupe ne veut pas se restreindre à une seule alternative. Dans ce sens, nous avons déposé un postulat qui sera développé ultérieurement, qui permettra de définir la vision globale du Conseil d'Etat quant à la thématique des énergies renouvelables.
Quant à l'article 4 traitant du stockage des énergies nucléaires, notre groupe sera partagé. Il est vrai qu'il est difficile de se positionner, car il nous est quasiment impossible d'avoir une vision claire sur l'évolution de nos sous-sols lors des prochains milliers d'années. Une partie de notre groupe estime que la solution du stockage en couches géologiques est la moins pire. Des recherches supplémentaires ne pourront pas nous donner une réponse plus sûre. Quant à l'autre partie du groupe, elle estime que d'autres alternatives doivent
être étudiées.
Comme cela a été demandé, la majorité de notre groupe demande un vote nominal. Nous estimons qu'il est important d'exprimer un signal fort pour les générations futures.
Résultats du vote nominal:
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