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Quelles conséquences du coronavirus sur le tissu culturel de notre canton ?

Interpellation à laquelle il sera répondu lors de la session spéciale COVID-19 du Grand Conseil neuchâtelois


Interpellation

Nous l’avons répété, voire martelé : La culture participe à la cohésion sociale. Alors que celle-ci est mise à mal par la crise liée au COVID-19, les actrices et acteurs culturels sont dans une situation préoccupante. Dans ce contexte particulier, dans un souci de sauvetage du tissu culturel de notre canton, nous demandons au Conseil d’État des réponses aux questions suivantes :

- Est-ce que le Conseil d’État entend suspendre les délais cadres jusqu’à la reprise des activités ?

- Est-ce que le Conseil d’État prévoit d’étendre la durée d’indemnisation jusqu’à la reprise pour les salarié-e-s de ce domaine ?

- Ne serait-il pas également possible de suspendre l’obligation de rechercher un emploi en raison d’un marché totalement à l’arrêt ?

- En ce qui concerne les indépendant.e.s, ne serait-il pas possible d’envisager des APG plus élevées qui permettent de garantir le minimum vital ? Tout comme une prise en charge des frais fixes à fonds perdu ?

- Est-ce qu’il est prévu que les festivals et les lieux culturels puissent être indemnisés pour les pertes d’exploitation subies ? Est-ce que les contrats de prestation ou les emplois à durée limitée pourraient également être indemnisés ?

- Quelles améliorations sont prévues dans la révision de la loi sur l’encouragement à la culture pour pérenniser les évènements culturels de notre canton ?

Développement

Depuis les annonces du Conseil fédéral du 28 février, le monde de la culture a dû dans un premier temps freiner ses activités. D’abord en raison de l’annulation des évènements regroupant de nombreuses personnes et ensuite, dès le 13 mars, date à partir de laquelle toute activité dans ce domaine a été suspendue par le Conseil fédéral. De nombreux événements ont ainsi dû être annulés ou repoussés, parfois à quelques jours de leur tenue.

Avec les annonces se succédant depuis quelques jours pour faire part de l’annulation des festivals estivaux : Festi’Neuch, la Plage des Six Pompes ou encore Rock Altitude par exemple, la situation s’aggrave encore, alors que l’activité des théâtres, cinémas, librairies, galeries ou autre lieux culturels étaitdéjà à l’arrêt.

La situation engendrée par le COVID-19 impacte les différent.e.s actrices et acteurs actifs dans le domaine de la culture, un milieu déjà bien souvent précaire. Précarité qu’accentue une situation de blocage, qui laisse encore moins voir la possibilité de réalisation de projets futurs.

En effet, comment créer et ensuite se produire alors que le cadre actuel ne permet plus de subventions cantonales ou fédérales car pour pouvoir en obtenir, il faut la garantie de lieux de diffusions ?

De même, un grand nombre de festivals n’ayant pas la garantie de subventions cantonales - où recevant des montants très faibles - s’efforcent de fonctionner avec les soutiens des communes ou de la LORO, à quoi s’ajoutent les recettes de leur billetterie et des bars durant le festival. Un modèle de financement qui malheureusement fragilise ces évènements, qui doivent faire compter avec des variables telles que la météo, et maintenant une pandémie. C’est pourquoi il est nécessaire de soutenir le tissu culturel, en tenant compte des spécificités des métiers de la culture.

Nous l’avions d’ailleurs dit et répété : les critères d’attribution des subventions doivent être revus. Le groupe socialiste s’en inquiète depuis de plusieurs années, ayant réclamé une révision de loi sur les encouragements à la culture, mais cette révision, annoncée par le Conseil d’État il y a déjà 4 ans, peine à venir. Ceci malgré une forte attente de la part des milieux de la culture qui ont fait part de certaines revendications lors des États généraux et des Assises sur la culture.

Il est impératif que cette nouvelle loi offre de réelles perspectives de soutien accru dans la durée, afin de contribuer à aider les actrices et acteurs culturels à se relever de cette pandémie qui les a contraints à suspendre toutes leurs activités. Il en va du maintien de la richesse et de la diversité de notre tissu culturel.



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