Chères et chers camarades,
Ce n’est pas à notre assemblée que je dois répéter que les données sur le climat n’ont rien de réjouissantes. Nous en sommes conscientes et conscients depuis de nombreuses années et à chaque niveau, nous nous activons pour mettre en place de réelles politiques pour réduire notre impact sur le climat. Les déclarations récentes de l’ONU ne font que confirmer la nécessité d’agir. Et nous continuerons à faire des propositions qui vont dans ce sens.
Depuis un plus d’une année, la mobilisation contre le réchauffement climatique emmené par les jeunes de la grève du climat s’est mise en marche à travers le monde, en Suisse, dans les cantons et dans les communes. Le message est clair : nous devons prendre des mesures pour réduire à zéro le bilan de nos émissions de gaz à effet de serre. Une mobilisation, que nous parti socialiste, avons soutenu massivement en début d’année lors de notre congrès de février.
Il est clair, pour nous femmes socialistes, que dans ce débat, qui n’a rien d’éphémère, nous ne devons pas oublier nos fondamentaux.
Le pourquoi de notre engagement : la justice sociale !
Par la crise que nous traversons, nous savons que notre appareil de production, nos modes de vie et de consommation - impactant clairement de manière négative le climat – doivent être revus. Mais pour ce faire, ne nous leurrons pas, nos adversaires sont les mêmes que lorsque nous nous battons pour des conditions de travail décentes, pour davantage d’égalité ou encore pour un système de santé solidiare.
Alors que nous devrions sortir d’une approche néolibérale, les mesures qui ont été soutenues jusqu’à maintenant pour sortir de cette crise sont complétement dans cette logique. Une logique qui exempte trop souvent une implication réelle de l’économie.
Et des exemptions qui réduisent les deniers publics pour mener une politique efficace dans le domaine.
Pour y parvenir, durant cette dernière campagne pour les élections fédéral, le parti a donné une réponse par le biais de l’élaboration du Plan Marshall. Et comme en attestent diverses discussions à ce sujet, ce plan, mais surtout, la façon dont il a été amené n’a pas su convaincre suffisamment. Trop technique ou trop exhaustif. Nom mal choisi. Peut-être. Mais une chose est sûre, ce plan n’est pas issu d’une réelle discussion démocratique.
Par cette résolution, nous demandons qu’elle ait lieu au sein du parti. Ceci pour également discuter une nouvelle fois de l’objectif de la neutralité en gaz à effet de serre et surtout de la temporalité pour y parvenir. Les scientifiques amènent les faits, nous devons nous positionner.
Mais nous ne devrons pas nous arrêter là. Nous savons que nous avons besoin de revoir notre façon de nous déplacer, de nous chauffer, de consommer, de nous nourrir et de travailler. Un réel changement de société.
En tant que parti socialiste, nous devrons veiller à ce que chacune des décisions soit supportable par l’ensemble de la population et ne créé pas de nouvelles inégalités. Ceci par exemple dans le domaine de l’alimentation dans lequel un accès à une alimentation saine ne devra pas avoir lieu seulement pour une partie de privilégiés. Ou encore dans la mobilité, les transports publics doivent être accessibles à toutes et tous. D’un point de vue économique ou géographique.
Et dans le domaine du travail, un thème qui nous est cher, il sera primordial d’accompagner cette transition. Même si nous savons que cela créera de nouvelles places de travail, nous savons aussi que des emplois disparaitront. Cette disparition nécessitera de mettre en place des mesures de protection et de reconversion des travailleuses et des travailleurs.
Dans ce débat, nous aurons aussi à nous positionner sur le volet adaptation : quelles sont les mesures que nous voulons mettre pour faire face à l’augmentation des températures ou des évènements météorologiques extrêmes ? Que cela soit au niveau de la Confédération et au niveau des cantons, des plans climat sont élaborés. Mais là aussi, nous devons ouvrir un réel débat politique sur le choix des mesures et sur leur mise en œuvre.
Pour conclure, pour nous femmes socialistes, il est évident qu’il n’y pas de justice climatique, sans justice sociale et pas de justice sociale sans justice de genre.
Les faits sont là. Souvent en raison de leur éduction, du rôle qui leur sont attribués ou encore de leur situation économique, les femmes vivent différemment la crise environnementale à travers le monde. Mais elles doivent aussi faire partie de la solution en soutenant davantage de parité dans tous les organes décisionnels. Conscientes de cet état de fait, es femmes socialistes ont consacré leur dernière assemble sur ce thème et de là est sorti un papier de position.
Mais aujourd’hui, nous vous demandons d’accepter notre résolution pour qu’un papier de position soit débattu à la prochaine AD sur le thème du climat et de la justice sociale. Ceci afin de repenser notre modèle de société et de tendre ainsi à une société plus sociale, plus solidaire et plus égalitaire.
Comments