Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
La politique menée dans le domaine de la formation duale par le Conseil d’État soulève beaucoup de questions depuis le début du processus. Le groupe socialiste s’en est inquiété à de nombreuses reprises.
Je le rappelle encore aujourd’hui, le groupe socialiste n’est pas contre la dualisation de la formation - comme il l’a démontré en soutenant le contrat-formation - mais je le rappelle également, nous estimons qu’un tel changement doit se faire dans la plus grande concertation possible. Ceci pour l’ensemble des acteurs de la formation – des écoles techniques et de l’industrie – mais surtout pour les jeunes de notre canton.
A l’annonce de la fermeture des filières de dessinatrice en microtechnique, dessinatrice industrielle, d’électronicienne et polymécanicienne), nous étions déjà intervenu-e-s. Et le Conseil d’État nous avait rassuré-e-s en nous affirmant que tout le monde était concerté. Par l’annonce récente des milieux industriels, nous sommes comment dire un peu dubitatifs et surtout surpris.
Dans les milieux de la formation, mais également dans l’industrie, la suppression des filières engendre de fortes incompréhensions. Selon certains retours, cela s’agit même d’une erreur.
Comme nous l’avons déjà évoqué, pour qu’une réforme puisse se faire correctement, les différents acteurs doivent être partie prenante. Ils ne doivent pas seulement être informés mais ils doivent être associés, une réelle concertation doit avoir lieu.
En préparant cette interpellation, nous nous sommes replongés dans le projet de décret instituant des aides à la création de nouvelles filières de formation professionnelle duale dans les domaines techniques. Un décret que le groupe socialiste avait soutenu.
Mais un décret qui prévoyait un rapport dans le domaine la dualisation des filières. Un rapport qui devait être adressé au Grand Conseil. Un rapport qui ne nous est pas parvenu jusqu’à maintenant.
Nous pouvons que regretter que le Conseil d’État ait initié une telle réforme sans nous avoir informés réellement concernant la création de place d’apprentissage. Le Conseil va vite, très vite, voire trop vite. A force d’aller si vite, il risque de perdre tout le monde.
Sur la base du décret évoqué, nous avons plusieurs questions :
Combien de places d’apprentissage ont été́ créées depuis 2016 ? dans quels domaines ? en quelle année ? Ceci afin de savoir si le nombre répond à la demande de la pratique.
Quand est-ce que le rapport prévu par le décret parviendra-t-il au Grand Conseil ?
N’est-il pas prématuré de fermer de telles filières sans disposer de ce rapport ? Et surtout sans en avoir réellement débattu avec le Grand Conseil et visiblement également avec certains acteurs des milieux économiques.
Le Conseil d’État semble mener cette réforme tête baissée sans prendre en considération certains commentaires.
Autres questions : comment le Conseil d’État entend mettre en œuvre la LFFD acceptée récemment par le Grand Conseil ? Entend-il associer la nouvelle commission qui traite de l’éducation ? Comment se fera le monitoring des places créées ? Comment se fera le dialogue avec les différents milieux concernés.
Pour conclure, ces annonces récentes nous inquiètent fortement. Nous ne voulons en aucun cas que cette réforme laisse des jeunes sur le carreau. Nous espérons qu’elle n’est pas menée simplement pour des motifs économiques.
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