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Discours 1er mai à Fleurier

Chères et chers camarades,

Chères et chers collègues de lutte,


Cette année, le modèle des trois piliers de la prévoyance aura 50 ans. Toutefois, l’heure n’est en rien à la fête.


Rien à fêter lorsque que l’on sait que le passage à la retraite est souvent, trop souvent, synonyme de précarité. Une précarité souvent taboue, une précarité cachée, une précarité qui touche principalement des femmes.


En Suisse, arrivées à la retraite, plus de 140 000 femmes sont dépendantes des prestations complémentaires. Et chez les hommes, cela n’a rien de plus réjouissant, ils sont quelques 70'000 à vivre cette situation.


En tout, cela représente plus de 10% des retraité-e-s qui touchent les prestations complémentaires. 10% de personnes qui peinent à joindre les deux bouts chaque mois, même s’ils ont souvent travaillé toute leur vie. Ceci alors que selon la Constitution fédérale, les rentes AVS doivent assurer les besoins vitaux de chacune et chacun.


Que la précarité touche principalement les femmes est lié au fait que les femmes touchent environ un tiers de rentes en moins que les hommes.


Ceci en raison d’une série d’inégalités qui s’accumulent le long de leur vie, leur vie professionnelle.


58 % des emplois rémunérés à moins de 4000 francs sont occupés par des femmes, contre à peine 20 pour cent pour les emplois rémunérés à plus de 16 000 francs. Les femmes sont actives dans des métiers majoritairement féminins et encore trop suffisamment dévalorisés.


Des métiers certes essentiels ou des métiers du prendre soin mais dont l’amélioration des salaires est toujours combattue par les garants de la logique capitaliste. Le fait de ne pas mieux considérer ces métiers renforce les inégalités salariales qui persistent à hauteur de 20%.


Des salaires moindres et une politique fédérale de conciliation inexistante, font que ce sont encore et toujours majoritairement les femmes qui réduisent leur temps de travail à l’arrivée d’un enfant.

C’est pourquoi, nous avons lancé, avec le soutien des syndicats, l’initiative des places de crèche pour l’égalité.

Suffisamment de places, des places de qualité, et de bonnes conditions de travail, c’est ce que demande notre initiative.

Trop d’inégalités s’accumulent donc encore et augmentent le risque pour les femmes de se retrouver dans une situation économique précaire.


Et pourtant, malgré cette situation préoccupante, aucune amélioration des montants des rentes dans le projet AVS 21 issu des discussions des chambres fédérales. Pire encore : l’augmentation de l’âge de la retraite proposée par le Conseil fédéral a été acceptée par la majorité bourgeoise !


Et accepter AVS21, c’est aussi ouvrir la porte à une augmentation de l’âge de la retraite à 67 ans, voire plus, pour toutes et tous. Nous devons être conscientes et conscients de cette arrogance. Ils n’arrêteront pas là.


Quant aux mesures dites compensatoires, elles ne sont en réalité que des mesures d’atténuation, des mesurettes qui ont été votées pour tenter de faire passer la pilule. Comme si nous étions dupes ?


La pilule ne passe pas et ne passera pas.

C’est pourquoi, les femmes socialistes, se sont associés aux syndicats et aux autres partis de gauche pour lancer le référendum.


Une réforme de l’AVS ne peut se faire qu’au travers d’une amélioration des rentes pour toutes et tous.


Alors que la majorité bourgeoise tente de prendre du temps aux femmes avec l’augmentation de l’âge de la retraite et pour contrer les tentatives de dérégulation de la loi sur le travail, pour les femmes socialistes, il est maintenant temps de reprendre la question de la réduction du temps de travail à salaire égal. Une revendication syndicale, politique et féministe qui se révèle également écologiste.


Tamara Funiciello, coprésidente des Femmes socialistes suisses a déposé une motion au Conseil national qui sera prochainement débattue. Une proposition féministe car aujourd'hui encore, le travail rémunéré et le travail reproductif non rémunéré sont répartis de manière très inégale dans notre société et particulièrement dans notre pays.


Ce ne sont pas moins de 9,2 milliards d'heures de travail non rémunéré qui ont été effectuées en 2016, pour une valeur de 408 milliards de francs, rien que cela, réalisées aux deux tiers par des femmes.


Une réduction du temps de travail, c’est permettre davantage d’améliorer la conciliation entre travail et vie privée. Il s’agira également d’une meilleure reconnaissance du travail de care.


De plus, avec une réduction du temps de travail, c’est surtout la santé des travailleuses et travailleurs qui sera améliorée. Des travailleuses et travailleurs qui sont mis sous pression. La productivité ne cesse d’augmenter tout comme le stress lié au travail.


La productivité qui ne cesse d'augmenter. Des salaires qui stagnent. Une croissance importante du montant total des grandes fortunes. Une répartition de la richesse toujours plus inégale. Voilà la réalité observée depuis de plusieurs années dans notre pays et dénoncée par les syndicats.


Malgré les inégalités qui se creusent, le système actuel continue à se fonder sur la maximisation des profits. En 2020, alors que nous étions en pleine crise COVID, les grandes entreprises n’ont eu aucun scrupule à reverser des dividendes et à maintenir des écarts salariaux importants.


Une redistribution plus juste des gains de productivité tout comme les fruits du progrès technologique sont pourtant une nécessité. Il est juste normal que les travailleuses et les travailleurs qui génèrent ces gains puissent en profiter. Et la réduction du temps de travail à salaire égal permet d’y contribuer.


Que le camp bourgeois se le dise : nous ne lâcherons rien!

Et nous ferons échouer AVS21 qui veut se faire sur le dos des travailleurs et des femmes !


Pour conclure, au vu de l’actualité, il est important de marteler notre soutien aux réfugié-e-s arrivé-e-s ici en Suisse, dans notre canton et nous engager pour la paix.


La Suisse fait preuve de solidarité avec le peuple ukrainien et cela donne un peu d’espoir pour une réelle politique migratoire humaine et solidaire et nous ne devons pas nous arrêter ici ! La Suisse doit être un pays de solidarité pour toutes et tous.


Je vous souhaite un bon 1er mai !




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