Chères et chers camarades,
Deux mouvements citoyens se mobilisent en Suisse actuellement. Deux mouvements pour lesquels les revendications sont limpides. Pour chacun des mouvements, c’est un appel clair pour un arrêt de la politique de l’autruche. Une politique qui a fait son temps.
Pour les deux mouvements, le moyen d’action est tout autant claire : la grève !
Pour nous socialistes, nous connaissons le sens d’un tel acte. Encore l’année passée, nous fêtions les 100 ans de la grève générale qui nous ont permis d’avancer sur plusieurs thèmes qui nous tiennent particulièrement à cœur. Nous savons que ces mobilisations sont extrêmement importantes et que la grève est acte de protestation, mais aussi un acte courageux.
D’un côté, la grève des femmes, dont nous vous avons parlé avec Natascha il y a quelques minutes. La lutte pour l’égalité est dans l’ADN de notre parti et il est évident que nous la soutenions.
De l’autre côté, la grève du climat, dont les principales revendications nous ont été décrites. Des revendications fortes pour lesquelles, nous ne pouvons pas faire la sourde oreille. Ce sont des revendications que nous avons depuis de nombreuses années à chaque niveau institutionnel : commune, canton et confédération. Le PSS a toujours été actif sur cette thématique, cela n’a rien de nouveau.
Encore en juin dernier, alors que l’été caniculaire n’était pas écoulé et que le rapport du GIEC n’était pas encore connu, nous organisions notre assemblée des délégué-e-s sur le climat. Avec des mesures concrètes, nous dessinions les premiers points de la future politique climatique. Nous nous sommes toujours battus pour une préservation de l’environnement pour garantir des conditions de vie saine pour toutes et tous. Et ne rien faire, par l’effet en cascade, c’est exacerber les inégalités !
Dans le manifeste de la grève des femmes issu du collectif, une des revendications est la diminution du temps de travail. Une revendication que le parti socialiste soutient pour plus de conciliation, pour une valorisation du travail de soin, pour une meilleure redistribution des richesses à l’heure de la digitalisation, mais cette revendication s’inscrit aussi dans la volonté d’arrêter de détériorer notre planète. Plus de temps pour vivre autrement !
Pour les deux mouvements, nous pouvons remarquer l’importance de la valeur collective. Ce n’est qu’ensemble que nous pouvons faire avancer les choses. Le collectif est la réponse aux excuses entendues jusqu’à présent « c’est trop compliqué », « ça sera trop lourd pour l’économie » etc. etc.
Les discours sont toujours les mêmes lorsqu’on parle de plus d’égalité ou plus de protection de l’environnement. Des discours paternalistes, qui se sont multipliés face à l’action des jeunes grévistes, des discours qui, je l’espère, appartiendront bientôt à un autre temps.
Pour les Femmes* socialistes suisses, il est donc important que le PSS soutienne cette résolution. Il est plus que temps pour un état d’urgence climatique et qu’en tant que parti socialiste, nous apportions des solutions claires. Nous devons être vigilants à ce que les solutions n’augmentent pas les inégalités déjà présentes ou n’en créent de nouvelles.
Les réponses doivent être supportables pour toutes et tous sur le volet réduction des émissions. Quand on sait que les femmes seules avec enfants sont un des groupes à plus haut risque concernant la pauvreté, l’inaction contre la crise climatique tout comme le choix des solutions ne pourra qu'accroître, une fois de plus, les inégalités. Faire porter le tournant climatique exclusivement par la population ne peut pas être la solution.
Il est tout de même incroyable d’observer, vu les enjeux climatiques, que le budget de la Confédération ne les intègre quasiment pas.
Ne rien faire, c’est également fermer les yeux sur ce qui se passe en Afrique par exemple, pays où le nombre de victimes climatiques est en augmentation. Des victimes qui sont en premier lieu des femmes en raison de leurs activités en lien avec la terre et l’approvisionnement en eau. Mais aussi dû à leur situation économique plus précaire. Des victimes qui bien souvent n’ont autres choix que de quitter leur région, leur pays pour échapper aux à des conditions climatiques extrêmes.
Il est d’ailleurs étonnant de constater que le parti le plus opposé aux mesures pour le climat ou pour l’égalité soit le même parti qui a fait de la peur des migrants son fonds de commerce.
Nous devons également nous soucier du volet adaptation. Nous devons le marquer de la politique socialiste que nous menons. Il est évidemment toujours plus simple de s’adapter aux différents évènements météorologiques lorsque l’on a les moyens. Mais une fois encore les inégalités vont augmenter si l’on ne fait rien.
En nom des Femmes* socialistes suisses, je vous encourage à soutenir cette résolution et soutenir l’état d’urgence climatique. Pour plus de justice climatique, plus de justice sociale !