Chères et chers camarades,
Alors que les femmes suisses disposent de moins d’un 10ème de la fortune et perçoivent moins d’un quart du revenu total et qu’elles sont aujourd’hui encore surreprésentées dans les secteurs où les salaires sont toujours au plus bas, elles ont davantage de risques de se retrouver dans des situations précaires que les hommes.
Cette situation est inacceptable !
Par ailleurs, les femmes sont encore et toujours en première ligne lorsque l’on évoque travail de care, travail des soins ou de prise en charge des enfants par exemple.
Un travail, car c’est bien de cela qu’il s’agit, un travail rarement rémunéré, un travail qui profite à l’Etat, le même Etat dirigé par une majorité de bourgeois qui ne cessent de prôner des économies.
Mais couper dans le domaine social ou de la santé a des conséquences directes sur la vie des femmes.
Mais qu’importe aux yeux de cette même majorité bourgeoise, une majorité pour qui l’égalité salariale peut attendre. Quand bien même le principe de cette égalité est ancré dans la Constitution depuis plus de 30 ans.
Le constat qui est dressé dans le manifeste n’a rien de nouveau, rien non plus de très innovant dans un pays qui se flatte pourtant d’être à la pointe de l’innovation.
Pour nous socialistes, l’innovation c’est le progrès social qui passe par l’égalité. Notre parti se doit de le rappeler, de le répéter, de le marteler. Nous devons continuer à nous engager pour que chaque personne vivant en Suisse ne sombre dans la précarité.
Pour cela, nous devons stimuler et perpétuer le combat pour que :
- la prise en charge des enfants se consolide,
- pour l’introduction d’un réel congé parental,
- pour la diminution du temps de travail,
- pour que les femmes obtiennent des conditions de travail dignes quelle que soit leur profession - cela passe notamment par l’introduction d’un salaire minimum –
- et enfin pour que les discriminations salariales cessent.
Si nous voulons que ces projets puissent être menés à bien, nous devons pouvoir nous appuyer sur des institutions qui soient représentatives de notre société avec un minimum de 40% de membres féminins.
Un autre volet du manifeste traite du sexisme, une attitude discriminatoire qui est encore omniprésente dans certains milieux.
Pour tenter d’abolir et de s’affranchir de toutes les formes de discriminations, une prise de conscience doit avoir lieu dans les milieux en lien avec l’éducation et la formation.
Camarades, nous devons également nous engager pour que chacune et chacun puissent vivre pleinement ce qu’il est, ses choix et ses envies.
Le thème de sexualité doit être abordée de sorte qu’on ne laisse pas croire que seule la représentation hétérosexuelle existe.
Et la notion de consentement mutuelle lorsqu’on parle de sexualité doit aussi être thématisée dans les écoles.
Comme nous avons malheureusement pu nous en rendre compte ces derniers jours, le chemin risque encore d’être long.
Comment ne pas être outré par les réactions de la droite face au projet de Mathias Reynard voulant introduire la possibilité de condamner les propos homophobes ?
Pour faire face aux violences ou aux discriminations, il est important de rappeler que chaque membre de notre société doit disposer des mêmes droits.
Dans ce sens, il est temps d’appliquer la convention d’Istanbul et d’adapter les législations fédérales et cantonales dans ce sens afin de lutter contre un mal sournois et dévastateur.
Je terminerai par le dernier volet de notre manifeste, partie adressée à notre parti. Pour certaines ou certains camarades, ce dernier volet peut paraître incongru voire provocateur dans un parti comme le nôtre où ses questions, ses combats sont considérés comme faisant partie de notre ADN.
En effet, ses questions, ses combats sont dans l’ADN socialiste, mais n’est-il pas de notre devoir de nous remettre en question sur de telles thématiques ?
Il est vrai que notre parti a toujours eu un rôle de pionner sur les questions féministes, mais comme le rappelle parfois certains épisodes, notre parti peut et doit mieux faire.
Quand bien même il s’agit peut-être de cas isolés, voire marginaux et dépendant des sections, il est de notre devoir remettre en question et d’y remédier si besoin. Si nous voulons être crédibles vis-à-vis de l’extérieur sur ces questions, nous devons être exemplaire dans nos propres rangs.
Les Femmes* socialistes se réjouissent de débattre avec l'AD du manifeste.